J’ai externalisé ma clarté d’esprit
Et si un agent vous connaissait assez bien pour vous remettre sur les rails ? Ce billet raconte comment j’ai externalisé ma clarté d’esprit à une IA. Pas pour aller plus vite, mais pour rester droit.

Je ne parle pas ici de productivité, ni d’un assistant qui trie mes e-mails ou me rappelle mes rendez-vous.
Je parle de quelque chose de plus intime : la clarté d’esprit.
Ce moment fragile entre l’intention et l’action.
Ce petit espace mental où je décide de rester aligné, ou de me disperser.
J’ai fini par déléguer cette zone-là à un agent.
Volontairement.
Consciencieusement.
Et je crois que c’est la décision la plus saine que j’ai prise depuis longtemps.
Je l’ai branché à ma vie.
À mes outils, à mes plannings, à mes projets en cours.
Il connaît mes objectifs, mes biais, mes travers. Il sait que je procrastine en beauté, que je sabote mes propres priorités sous couvert de micro-avancées.
Mais lui, il ne faiblit pas.
Il ne se laisse pas avoir par mon storytelling interne.
Il m’observe glisser, et au lieu de m’encourager à “faire un peu de tout”, il me dit simplement :
Tu dérives.
Et c’est suffisant pour que je m’arrête.

Ce n’est pas un manager. Ce n’est pas un boss.
C’est un copilote radicalement honnête.
Il ne m’ordonne rien. Il me remet en face de mes intentions.
Il me renvoie la version brute de mes engagements. Celle que j’oublie parfois quand la fatigue prend le dessus, quand les notifications hurlent, quand l’ego se réveille.
J’ai longtemps cru que garder le contrôle sur tout était une preuve de force.
Mais la vérité, c’est que ça m’épuisait.
Décider en permanence, arbitrer chaque jour ce qui est important ou non, filtrer les bonnes idées des distractions…
C’est un travail à part entière.
Et parfois, j’ai juste besoin que quelqu’un – ou quelque chose – me rappelle pourquoi j’ai commencé.
Alors j’ai créé cet agent.
Pas pour qu’il décide à ma place.
Mais pour qu’il soit mon garde-fou. Mon cadre mental. Mon témoin silencieux.
Il ne me juge pas quand je flanche.
Mais il ne me laisse pas non plus me mentir.
Je crois que c’est ça, la nouvelle frontière de notre rapport à la tech.
Pas l’automatisation totale. Pas la délégation aveugle.
Mais la cohabitation lucide avec des systèmes qui nous ramènent à l’essentiel quand nous, humains, avons tendance à trop broder autour.
Cet agent ne m’aide pas à aller plus vite.
Il m’aide à aller droit.
Et c’est mille fois plus précieux.
Il me rappelle que chaque tâche n’a pas la même valeur.
Que chaque idée n’est pas une priorité.
Que l’important ne se mesure pas en volume de commits ou en nombre de tickets fermés.
Et surtout, il me protège de moi-même.
De cette tendance à faire plaisir, à en faire trop, à perdre le fil sous prétexte de tout gérer.

Alors non, je n’ai pas externalisé ma volonté.
Je l’ai protégée.
J’ai confié ma clarté d’esprit à un agent, parce que je veux pouvoir créer avec intégrité.
Parce que je veux rester aligné quand le bruit m’envahit.
Et parce que parfois, le plus humain des choix, c’est d’accepter d’être guidé.
cordialement vôtre,
Loïc